Accueil > Romans et nouvelles > Reichs, Kathy

Reichs, Kathy

Terrible trafic

mercredi 14 juin 2017, par webmestre

Paris : Robert Laffont, coll. Best-Sellers, traduit de l’américain [Bones of the Lost, 2013] par Viviane Mikhalkov et Dominique Haas, 2014, 400 p.

Rien n’est plus aimable que ces moments du quotidien de l’anthropologue judiciaire Temperance Brennan, que l’auteure Kathy Reichs nous partage volontiers, avec humour et efficacité. Ce roman ne fait pas exception alors que l’accent est porté sur l’ex de Tempe et sur leur fille Katy, fraîchement enrôlée dans les forces armées, unité d’artillerie, en poste en Afghanistan. Le quotidien de Tempe, qui s’accommode de certaines routines, sera cette fois tout à fait bouleversé. Tout particulièrement au cours de son voyage en Afghanistan, où de conditions de vie spartiates jusqu’aux tourments de l’inquiétude, l’anthropologue mènera des enquêtes parallèles, combinant à la fois des aspects judiciaires et privés.

Dans une annexe intitulée, « Extraits des dossiers personnels de Dr Kathy Reichs », l’auteure nous rappelle que : « Dans un grand nombre de mes livres, j’utilise les aventures de Tempe pour braquer mon projecteur sur un problème de société important : la nature prédatrice des sectes ; le trafic d’espèces en voie de disparition ; les tragiques violations des droits de la personne ; le marché noir d’organes humains ; la pornographie juvénile sur Internet. Terrible trafic suit cette tradition. » (p. 394). Je n’en dirai évidemment pas plus, pour ménager l’intérêt du lecteur sur le problème soulevé dans cet épisode. Cependant, l’aventure est racontée avec cœur et elle nous ménage quelques surprises en cours de route.

p. 179

Je m’efforce toujours de faire preuve d’ouverture d’esprit, de juger chacun selon ses actes et ses mérites. Je n’ai d’a priori à l’encontre d’aucune croyance, orientation sexuelle ou couleur de peau. J’évite le piège des stéréotypes.

Pour autant, je n’ai aucune tolérance envers une foi qui ne se contente pas de dénier aux filles le droit d’étufier, mais ferme les yeux sur les mauvais traitements infligés aux femmes, quand elle ne les encourage pas. Aucune tolérance pour un dogme qui autorise les hommes à battre, mutiler ou même exécuter les membres de mon sexe.

C’est mon seul préjugé. J’ai la ferme conviction que l’arrogance et la cruauté des adeptes de cette religion découlent de l’ignorance, de la peur et d’un sentiment d’insécurité propre à la gent masculine.