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Petrowski, Minou

Le passage

samedi 21 mai 2016, par webmestre

Ottawa : Le Cercle du Livre de France, collection « Nouvelle-France », 1966, 144 p.

Un dimanche matin, Mel Strazsack, de « fort méchante humeur », quitte son logis avec la vague intention de rendre visite à sa soeur qui habite Middlebury dans le Vermont. Le passage raconte le périple inachevé du personnage, d’abord en voiture, puis en embarcation légère, jusqu’à ce qui est peut-être une île où il disparaîtra finalement, sans arriver à sa destination.

Roman idéal de la paranoïa, rien ni personne ne semble vraiment être ce qu’il paraît. Le personnage semble à la merci de ses pulsions, violentes et gratuites, laissant en route quelques proies qu’il aura inutilement trompées. Hors ces forts épisodes d’affirmation, il apparaît constamment en doute et il doutera de tout jusqu’à la fin. Je ne crois pas que ces quelques traits expliquent véritablement la nature du roman, ou son titre. Mais il n’est pas évident non plus que la lecture du roman permette d’obtenir des éléments supplémentaires pour expliquer davantage sa nature.

Nous trouvons des qualités d’écriture, et malgré un sens qui nous échappe, en fin de lecture, le roman nous laissera en mode réflexion, dans un état à la fois nébuleux et songeur. Pour ma part, j’y ai vu le passage d’un mode de vie mécanique, basé sur les habitudes, la routine et d’abscondes certitudes, à un mode de vie plus intuitif et qui laisse plus de place au doute.

p. 105

Voyez-vous nous ne sommes pas tout à fait les mêmes suivant le décor où nous vivons. Les choses qui arrivent ici, seraient impossibles ailleurs, nous sommes les victimes des lieux.