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Jouve, Pierre Jean

Le monde désert

jeudi 10 septembre 2015, par webmestre

Le livre de poche [Mercure de France, 1960], 1968, 192p.

Ce livre, divisé en deux parties (« Jacques » , « Le gel ») et 54 chapitres, m’a semblé tou à fait incompréhensible et vide de sens. Moi, lecteur du 21e siècle, n’y ai trouvé que les diverses esquisses d’un auteur qui cherche un style personnel, les essais d’un écrivain qui souhaite se démarquer de sa propre époque littéraire. Tout en imposant au lecteur cette même quête de sens, le roman n’exhale pourtant aucune force profonde et n’offre rien de solide à qui souhaiterait trouver du sens aux quêtes existentielles combinées dont le roman n’offre que les apparences.

Nous savons que Pierre Jean Jouve s’est détourné de ses premiers écrits pour s’engager dans l’exploration de l’inconscient. Cependant, accrochées à des clichés, les amours tourmentées qui constituent la trame du roman ne présentent que peu d’intérêt. Les motivations des trois personnages nous semblent plutôt creuses et ne démontrer que le vide de leurs existences. Les quêtes sous-jacentes, généralement liées aux amours maudits (il ne s’agit ici de ma part que d’une évaluation probable des intentions de l’auteur), ne s’accrochent qu’à des lambeaux de personnages, qui se manifestent dans des comportements colériques inexpliqués, une sensibilité jamais exprimée, le vague de caractères dont les tourments ne reposent sur rien et dont on peine à deviner, pour un, ce qui le plonge dans un amour dévoué, aveugle et inconditionnel, et pour l’autre le suicide. D’ailleurs, je ne trouve aucune explication au suicide du héros. Bien que nombriliste à souhait et que l’on peine en vain à décoder les fureurs occasionnelles de son comportement, cette absence de personnalité suffit-elle à justifier un suicide ?

En peu de mots, bien que je me soit entêté à terminer le livre, espérant y trouver quelques éléments qui viendraient éclairer le sens ou la portée du roman, mon verdict se résume dans une hâte à achever la lecture, pour laquelle je n’ai pu retirer que de l’ennui et aucune émotion.

Complément à mes notes : j’ai parfois apprécié la concision de l’auteur, les descriptions elliptiques, telles que celle-ci, qui ouvre le chapitre 9 (p. 55) : « Matin de juin, toutes les fleurs, tous les oiseaux. »

p. 53

[...] Tu es un artiste. Même si tu peins mal pendant dix ans, c’est mieux que l’Université de Bâle. Pour ton cœur.

p. 76

Je décidai de prendre un travail de bureau pour gagner sa vie et la mienne.



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