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de Brémond d’Ars, Yvonne

Le Journal d’une antiquaire : Les cachottiers

lundi 17 octobre 2016, par webmestre

Paris : Hachette, 1973, 222 p.
Entoilé, avec jaquette

Étrange couple, dont les passions secrètes ne sont ni partagées, ni connues. Les apparences sont trompeuses, particulièrement lorsqu’elles sont alimentées par les suppositions jalouses et intéressées de son plus proche entourage.

Il y aura fort à faire pour que la communication et la confiance se rétablissent dans cet étrange univers, dont les sentiments amoureux n’ont pourtant jamais été vraiment niés.

Comme c’est souvent le cas dans les livres de madame d’Ars, les personnages sont présentés de façon attrayante et on aura plaisir à découvrir des êtres tels que la danseuse Véra Sofiaska, l’odotonlogiste américain Sam Williamson ou l’autoritaire et sensible Rosy Vlassof.

p. 59

Tous deux étaient victimes de leurs cachotteries réciproques.

p. 62

C’est une femme à secrets, un peu comme ce drôle de secrétaire Louis XV que vous m’avez présenté un jour. À part Rosy, personne ne possède la clef de ce joli meuble-là.

p. 83

— Voilà qui est bien subtil, soupira le dentiste. Dans nos ménages, nous autres Américains, nous ne faisons pas tant de psychologie. Nous voyons la vie commune plus simplement et nous nous montrons l’un à l’autre tels que nous sommes, avec le désir sincère que chacun puisse développer sa personnalité et exercer les activités professionnelles ou créatrices qui lui conviennent.

p. 146

La tendresse — à la fois puissante et douce — de Rosy me procurait une impression de manque. Nous sommes si différentes ! Rosy se joue un personnage de femme de tête, sûre d’elle-même, affranchie de toutes les faiblesses. Elle a élevé autour d’elle un rempart, très certainement pour y retrancher sa sensibilité, par crainte de la souffrance. Moi, je n’ai pas de fortifications. Je suis une ville ouverte avec un cœur au centre. La moindre attaque me trouve sans défense. Face à la douleur, mon unique ressource est de serrer les dents ou de fuir.