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de Brémond d’Ars, Yvonne

Le Journal d’une antiquaire : De surprises en surprises

jeudi 13 octobre 2016, par webmestre

Paris : Hachette, 1971, 184 p.
Entoilé, avec jaquette

Un timide artisan relieur développe un amour immodéré envers une jeune inconnue qu’il a un jour aidée à retrouver le petit chien égaré. De fil en aiguille, et avec la généreuse complicité de madame d’Ars, il parviendra à retrouver et identifier la jeune femme.

Cette histoire, imprégnée de romantisme un peu désuet, fait la part belle aux réflexions de l’auteure. Dotée d’humanité et d’une grand sens de l’observation, elle nous transmet avec justesse et vivacité les péripéties et les comportements qui conduiront un femme et un homme de caractères divergents qu’il sera difficile de mettre au diapason.

p. 19-20

]...] Puisque j’avais au fond d’un tiroir assez de billets pour parer au plus pressé, je n’en demandais pas plus. Ma comptabilité est embrouillée et je n’ai jamais su au juste où j’en étais avec mes clients et mes fournisseurs. [...] Je ne leur demandais pas d’arrhes. Cela m’aurait gêné.
— Je vous trouve bien imprudent. Le désintéressement, l’indifférence aux contingences comptables, c’est bien joli. Mais, quand on vit de son art, de sa profession, il est essentiel de raisonner en « doit » et « avoir ». Évidemment, on peut, de temps à autre, travailler pour l’amour du métier et témoigner quelque gentillesse à ceux qui le méritent.

p. 39

C’est une jeune personne « dans le vent », chevelue à souhait, petite hippy de luxe que j’ai dérangée dans la contemplation du vernis de ses ongles, à l’heure du déjeuner.

p. 155

Je les observe avec une certaine curiosité. Amaury considère la jeune fille, intensément. Elle lui adresse un fugitif sourire, puis détourne lentement la tête, soudain gênée par son regard d’amoureux insistant, lourd de passion contenue.