Accueil > Arts et disciplines artistiques > Poésie > Mongrain, Serge

Mongrain, Serge

L’œil de l’idée

jeudi 19 janvier 2017, par webmestre

Les Écrits des Forges, collection Les Rouges-Gorges, 1988, 62 p.

Les mots, alignés comme sur des brochettes, fusent, se flirtent et se courtisent mutuellement.

Les fragments qui composent ce recueil sont coiffés de titres intrigants, qui évoquent directement ou indirectement la pratique photographique (Comme une parole photographique, L’entêtement du noir, L’iris est une propriété privée...). Les titres empruntent parfois une allure de poème complet. L’univers de Mongrain dans ce recueil semble plutôt surréaliste.

p. 21

L’œil ferme les yeux

p. 47
Le cinéma affirme qu’un train se déplace

De la fenêtre de mon train
une cuisse me colle d’un œil bon marché.
[...]
Ma voisine se parfume
les pendus pendent aux arbres
et les poteaux répondent aux appels anonymes.
La carcasse d’un saxophone s’allonge
entre la queue d’une cheval et le sel d’une vache.
Un poisson nage entre Montréal et Baie-Jolie
et l’électricité se cultive.

p. 51
Il faut vraiment que des monstres pleurent pour photographier le noir

J’avance
et Varsovie m’éclate de toutes parts.
Trop de visages se cachent.
Ils entrent en gare
alors que je m’éloigne d’eux.
Je ne suis d’aucune mémoire.