Jalard, Michel-Claude

Un livre de série, mais au contenu des plus élaborés. Avec une couverture cartonnée et une reliure d’éditeur, le bouquin est abondamment illustré — quoique les reproductions, émaillées dans le texte, sont plutôt petites, mais de qualité technique respectable pour le rendu des couleurs notamment. On trouvera également plusieurs tables thématiques et un dictionnaire. Dans son introduction, Jean-Clarence Lambert souligne les particularités du post-impressionnisme, telles que la grande quête de sens qui marque le travail de plusieurs des artistes de l’époque, ou la satisfaction d’ordre sensoriel qui qualifie plutôt le travail de plusieurs autres. Il en ressort, comme le précise l’auteur de cette préface, « un foisonnement d’idées, d’hommes et d’œuvres qu’il est bien difficile de réduire à un quelconque dénominateur commun. », soulignant ainsi le côté inclassable des pratiques dérivées de l’impressionnisme.

Le livre comme tel contient un texte plutôt éteint, se confinant le plus souvent à des résumés factuels, énumératifs, quoique détaillés, et sans doute satisfaisants pour qui découvre ces peintres. Une section centrale, sur papier teinté bleu, regroupe des « Témoignages et documents », ainsi que plusieurs tables : « Principales expositions », « Les principaux mouvements picturaux » (laquelle permet de repérer ces derniers sur une échelle temporelle), « Chronologie », et « Muséographie ». Ces outils sont fort bien faits. Les témoignages contiennent quelques lettres et articles de l’époque. La liste des expositions distingue les principales expositions générales et les expositions particulières, de 1891 à 1966. La chronologie offre le plus de contenu, en 5 colonnes où sont mis en parallèle les années, événements politiques, arts, vie intellectuelle et autres événements notoires du monde « musique et spectacles », de 1869 à 1910. En l’an 1869, par exemple, alors que naissent Matisse et Frank Lloyd Wright, décèdent Lamartine et Sainte-Beuve. Flaubert publie L’éducation sentimentale et Verlaine Les fêtes galantes. En regard des mouvements artistiques, l’événement le plus notable est peut-être l’« Invention de la photographie en couleurs par Charles Gros (France) ». Ce parcours est tout à la fois judicieux et intéressant. La partie suivante l’est également : on y trouve, respectivement pour chaque artiste important, une nomenclature des villes et institutions où sont conservées les œuvres, ainsi qu’un rappel, pour chacune, de leur nature (toile, gouache, bois, huile sur velours...) et leurs dimensions. Enfin, le dictionnaire, d’une soixantaine de pages, illustré de vignettes noir et blanc, est assez vaste. On trouvera également en fin d’ouvrage une bibliographie et une table des illustrations.