Accueil > Histoire et romans historiques > McGowan, Kathleen

McGowan, Kathleen

Marie Madeleine 1. Le livre de l’Élue

dimanche 24 juin 2012, par webmestre

[The Expected One, traduit de l’anglais (États-Unis) par Arlette Stroumza], Éditions du Club France Loisirs, Paris, 2007, 496p.

Il faut absolument lire la Postface de ce livre, que j’aimerais retranscrire complètement ici. J’en relève quelques phrases, qui seront utiles à éclairer la démarche de l’auteure et intéresser au livre. Il est aussi très profitable de relire le Prologue.

p. 409

Voilà ce dont je dois m’occuper maintenant, ma colombe, dit Easa, le visage grave. Il faut que je convainque Judas que je l’ai choisi pour cette tâche parce qu’il est celui qui a le plus de force.

Extraits de la postface, p. 475-485

[…] Ce que nous nommons l’histoire a trop souvent été inventé par un auteur soumis à des pressions politiques. Cette prise de conscience précoce a fait de moi une folkloriste. Je ressens une intense satisfaction à explorer les cultures à travers les historiens locaux ou les conteurs […] Grâce à mon ascendance irlandaise, j’apprécie infiniment la puissance de la tradition orale.

Je dois aussi à mon sang irlandais d’être devenue un auteur et une activiste, immergée dans la tumultueuse politique de l’Irlande du Nord durant les années 1980. Durant cette même période, mon scepticisme à l’égard de l’histoire écrite, et donc officielle, s’est considérablement accru. Témoin oculaire de nombreux événements historiques, j’étais particulièrement à même de constater à quel point la relation officielle des faits était distordue par rapport à la réalité. Il m’arriva souvent de ne pas reconnaître le récit de certains événements auxquels j’avais assisté lorsqu’ils étaient rapportés par la presse, la télévision ou, un peu plus tard, les livres d’histoire. Une fois les versions déformées par les opinions personnelles, sociales ou politiques de leurs auteurs, la vérité était perdue à jamais, sauf pour ceux qui avaient assisté aux événements. Mais ces témoins appartenaient en majorité à la classe ouvrière et ne se souciaient guère d’écrire aux journaux, ni de publier un livre qui révélerait la vérité à l’intention de la postérité. Ils enterraient leurs morts, priaient pour la paix, et se débrouillaient comme ils le pouvaient pour survivre. […] Et j’en vins à me persuader que cette tendance à la manipulation devait s’aggraver au fur et à mesure que l’on remontait dans le passé, à des époques où seuls les plus riches, les plus éduqués et les vainqueurs avaient les moyens de rapporter l’histoire.

[…] Combien de ces femmes ont été effacées de l’histoire, purement et simplement ? […] Demeuraient celles dont le pouvoir et l’influence avaient été tels au sein de leur pays qu’on ne pouvait les ignorer, décrites dans la majorité des livres d’histoire comme de viles personnes, adultères, schismatiques, traîtresses et même meurtrières.

[…] Je suis bien consciente que la présente version surprendra, mais, mais j’espère sincèrement qu’elle incitera le lecteur à s’interroger sur sa propre approche de ces mystères. Il existe d’innombrables textes, rédigés pour la plupart entre le IIe et le IVe siècles, qui ne sont pas inclus dans le canon de l’Église. Des milliers de pages, Évangiles, actes d’apôtres et autres écrits plus généraux sur la vie quotidienne de l’époque apporteront une vision radicalement nouvelle à celui qui n’est pas allé au-delà des quatre Évangiles et qui les lira l’esprit ouvert.

[…] J’ai la chance de compter parmi mes amis et collègues des adeptes de toutes les régions de la foi … Tous, en dépit de leurs divergences, m’ont offert le même cadeau : leur capacité à échanger des idées et à discuter librement et calmement.

Demeurent dans ce récit des éléments que je suis incapable d’asseoir sur des sources académiques « acceptables ». Ce sont des traditions orales, perpétuées par des gens qui craignent des représailles depuis des siècles. À l’appui de ma théorie, je peux produire de nombreux témoins intéressants et un large éventail d’œuvres d’art créées par les plus grands artistes de la Renaissance et du baroque.

[…] Je suis parfaitement consciente de m’exposer au tir groupé des érudits et des universitaires, qui me traiteront d’irresponsable pour oser présenter publiquement une version qu’aucun texte « acceptable » ne corrobore. Mais je ne leur présenterai pas d’excuses, car mon approche se fonde sur une certitude personnelle, radicale : ce qui est irresponsable, en fait, c’est d’accepter les yeux fermés ce qui est écrit.



Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Se connecter
Votre message