Le 23 décembre dernier, alors que la vague de froid générait une situation chaotique sur l’ensemble de l’Europe et que de son côté le Canada se remettait de ses efforts « concluants » au sommet sur les changements climatiques de Copenhague en réprimandant le premier ministre du Québec, Jean Charest, d’y avoir critiqué le Canada [1], tombaient simultanément deux nouvelles. L’une, à l’Associated Press (AP) et l’autre à l’Agence QMI (Journal de Montréal). La première fait état d’une enquête de l’AP qui met à jour les efforts de la multinationale Monsanto pour éliminer la concurrence, alors que la seconde relate la conformation d’une décision de cour étatsunienne reliée à l’activité de Microsoft.
En bref, Monsanto, dont les gênes brevetés sont présents dans 95% du soja et 80% du maïs cultivés aux États-Unis, empêche par toutes sortes de moyens les compagnies de biotechnologie rivales de distribuer leurs propres produits. Outre des méthodes commerciales douteuses, intimidantes et contraignantes pour les sociétés de distribution, Monsanto contraint les compagnies avec lesquelles elle fait des ententes, de ne pas distribuer les produits d’autres compagnies rivales. Cette pratique est en tous points semblable aux pratiques commerciales de Microsoft.
Le même jour, on apprenait qu’un cour fédérale étatsunienne confirmait une condamnation de Microsoft pour violation de brevet appartenant à la compagnie canadienne i4i. Le résultat m’importe peu, ce qui apparaît encore à travers cette poursuite est le comportement particulièrement indigne de la grande entreprise de Bill Gates qui poursuit sa politique de malveillance contre tout ce qui n’est pas elle, utilisant sans vergogne son pouvoir dominant et sa situation de monopole. Dans ce procès, un des arguments de l’entreprise était à l’effet que « le public souffrirait d’une interdiction de vente de Word  » le temps que la compagnie trouve une solution de contournement. D’autre part, preuve a été faite que « des courriels provenant de Microsoft montrent qu’ils connaissaient le brevet et ont contribué à faire en sorte de rendre les produits d’i4i obsolètes  », selon les mots de l’avocat Douglas Crawley.
Il est clair que pour Microsoft ou Monsanto, on ne se satisfait pas de la mise en valeur de ses produits. On utilise la contrainte et des techniques d’intimidation pour éliminer la concurrence et accroître son marché. Parallèlement, un discours artificiel et particulièrement oiseux et débordant de belles intentions est destiné aux consommateurs comme quoi ces derniers bénéficient d’une meilleure qualité de produits à moindre prix. Pour ce qui est de la qualité, on repassera, les produits de ces deux entreprises étant parmi les plus critiqués : pour un les plus inefficaces, pour l’autre les plus nocifs à la conservation de la biodiversité terrestre. Et en ce qui concerne le prix, c’est le plus souvent exactement le contraire qui se produit [2].