Accueil > Société, droit > Nadeau, Jacques

Nadeau, Jacques

Carré rouge

lundi 3 février 2014, par webmestre

Fides : Montréal, 2012, 176 p. 24,95$

En forme de carré parfait, le livre réunit un assez grand nombre de photographies réalisées principalement à Montréal [1] par le photographe Jacques Nadeau lors du printemps érable, de février à juillet 2012. À l’intérêt documentaire de cet album, s’ajoutent des textes de divers militants, tant du côté des personnalités connues que de celui d’étudiants ou de simples citoyens. Précédés d’une brève préface de Jacques Parizeau, les textes s’accumulent, porteurs d’idéaux et de jolies formules, signés par Louise Beaudoin, Jean-René Dufort, Fred Pellerin, Marcel Pomerlo, Amir Khadir et Gabriel Nadeau-Dubois, pour n’en nommer que quelques-uns.

Jacques Nadeau est photographe au quotidien Le Devoir. Son expérience de terrain s’avère précieuse et elle est manifeste dans cet ouvrage puisqu’il nous plonge, le plus souvent, au cœur même de l’action, tout en ayant le parti pris, nous semble-t-il, de préserver l’intimité des divers acteurs et protagonistes. L’intimité à laquelle je pense est le résultat d’une posture de neutralité adoptée par le photographe. Bien que plusieurs clichés au plan rapproché apparaissent dans l’ensemble, et parfois des portraits assurément très expressifs, l’impartialité documentaire se conjugue à l’instantanéité du vif de l’action, équilibrant et conférant à ces images une grande objectivité, mais aussi justesse, vérité et exactitude.

Au moment de la publication de cet « album de printemps », les textes qui sont publiés et rédigés pour l’occasion sont encore remplis d’espoir. Le conflit n’est pas résolu et le gouvernement libéral de Jean Charest est encore en place. Ce gouvernement têtu, sourd et obstiné a précipité l’ensemble de la population dans une crise, en instrumentalisant les étudiants comme boucs émissaires d’un climat conflictuel et de peur. Ce climat délétère est transmis, avec raison, dans la très grande majorité des textes. Pour la plupart, ces textes sont traversés d’images belles et fortes, témoignages d’une juste indignation, et porteurs d’un message de solidarité et d’un goût de la démocratie. On y trouve des images lumineuses et une belle expression des idées, nonobstant les circonstances sombres et la simplification à outrance des enjeux par les médias et le gouvernement, qui ont été à la source de leur existence.


[1mais également à Victoriaville.



Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Se connecter
Votre message