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La mort

Toujours la même histoire

samedi 20 décembre 2008, par Richard

Au moment où l’administration Bush envisageait d’attaquer unilatéralement l’Irak, sans accord de l’ONU, le premier ministre britannique Tony Blair affirmait, lors d’un exposé àl’automne 2002, que l’armée irakienne pouvait équiper ses chars d’assaut et autres outils d’armes chimiques en moins de 45 minutes. Suite àces affirmations, l’ex-secrétaire d’État Colin Powell, ainsi que le président Bush, ont pu assurer officiellement que Saddam Hussein possédait des arsenaux d’armes de destruction massive, et les ont poussé àformer la coalition qui a conduit àla guerre en Irak.

Ce qui fait dire àun éditorialiste du journal Le Devoir, que je cite abondamment ici, que « on omet trop fréquemment de rappeler que Blair a été le premier des grands menteurs » [1]. Rappelant le suicide de Dave Kelley, biologiste àl’emploi du ministère britannique de la Défense et inspecteur de l’ONU en Ikak, l’éditorialiste rappelle que « grâce àun honnête homme, c’est le cas de le dire, le monde a appris que Blair avait falsifié la vérité. » Après le suicide de Kelly, « Une enquête est ouverte. Mais voilà, Blair use de toutes les possibilités inhérentes au système de droit accusatoire en vigueur en Grande-Bretagne [...] pour baliser cet exercice àson avantage. On connaît la suite, mais jamais on ne connaîtra le fin mot de l’histoire. » [2]

Encore une fois, l’histoire se répète. Depuis l’automne 2002, plusieurs hommes honnêtes ont été cloués au pilori par des administrations peu scrupuleuses, pour lesquelles l’honnêteté n’est et ne restera qu’une chose àéviter àn’importe quel prix.


[1« Le fugitif », Serge Truffaut, Le Devoir, samedi 12 mai et dimanche 13 mai 2007, page B-4.

[2Idem