Au moment où l’administration Bush envisageait d’attaquer unilatéralement l’Irak, sans accord de l’ONU, le premier ministre britannique Tony Blair affirmait, lors d’un exposé à l’automne 2002, que l’armée irakienne pouvait équiper ses chars d’assaut et autres outils d’armes chimiques en moins de 45 minutes. Suite à ces affirmations, l’ex-secrétaire d’État Colin Powell, ainsi que le président Bush, ont pu assurer officiellement que Saddam Hussein possédait des arsenaux d’armes de destruction massive, et les ont poussé à former la coalition qui a conduit à la guerre en Irak.
Ce qui fait dire à un éditorialiste du journal Le Devoir, que je cite abondamment ici, que « on omet trop fréquemment de rappeler que Blair a été le premier des grands menteurs » [1]. Rappelant le suicide de Dave Kelley, biologiste à l’emploi du ministère britannique de la Défense et inspecteur de l’ONU en Ikak, l’éditorialiste rappelle que « grâce à un honnête homme, c’est le cas de le dire, le monde a appris que Blair avait falsifié la vérité. » Après le suicide de Kelly, « Une enquête est ouverte. Mais voilà , Blair use de toutes les possibilités inhérentes au système de droit accusatoire en vigueur en Grande-Bretagne [...] pour baliser cet exercice à son avantage. On connaît la suite, mais jamais on ne connaîtra le fin mot de l’histoire. » [2]
Encore une fois, l’histoire se répète. Depuis l’automne 2002, plusieurs hommes honnêtes ont été cloués au pilori par des administrations peu scrupuleuses, pour lesquelles l’honnêteté n’est et ne restera qu’une chose à éviter à n’importe quel prix.