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Quelle logique ?

L’arrogance de Stephen Harper

dimanche 19 octobre 2008, par Richard

Dans une entrevue accordée au Globe & Mail, le vendredi 13 septembre 2008, au tout début de la campagne électorale de 2008 donc, et quelques jours après avoir sabré dans une brochette de programmes d’aide àla culture, le premier ministre s’explique sur les compressions dans divers programmes de diffusion culturelle.

M. Harper : « Je pense que la vie culturelle est trop fragile pour être abandonnée àelle-même. En même temps, pour être franc, il y a des créateurs et des producteurs qui sont complètement coupés des besoins et demandes du public. »

Passons sur la capacité du personnage àévaluer ce qui doit être évalué pour satisfaire aux besoins et demandes du public. Lorsqu’une andouille (merci Odile Tremblay !) doit déterminer quels produits culturels méritent d’être offerts au peuple, attendons-nous plutôt àun agrandissement du Temple de la renommée du hockey, àToronto.

D’une part, si la vie culturelle est fragile, pourquoi lui couper les fonds ? D’autre part, les besoins et les demandes du public n’évoluent que par la diversité de l’offre culturelle. En d’autres mots, sans cette diversité de sources, le public n’évolue pas. La franchise du premier ministre fait peur : elle laisse entendre que l’argent ne parviendra qu’aux manifestations culturelles qui répondent aux besoins et aux demandes du public. Et là, je décroche complètement. Que Céline Dion, pour prendre un exemple, soit populaire signifie-t-il qu’elle rejoint les besoins et les demandes du public ? Si c’est le cas, d’ailleurs, a-t-elle bien besoin de subventions ? À l’opposé, si un grand nombre de propositions artistiques ne rejoignent qu’un petit groupe d’amateurs, ne vaudrait-il pas encourager un accroissement de leur audience ? C’est de cette manière que s’implante et se développe toute entreprise, qu’elle soit artistique ou commerciale, en favorisant sa croissance suite àune recommandation faite par des pairs. Est-ce àM. Harper de se substituer àdes gens éclairés alors qu’il fait lui-même office de grande andouille en matière de culture ?

Mais je m’emporte... Poursuivons. J’en viens àl’essentiel. Monsieur Harper juge que les programmes culturels éliminés l’on été uniquement suite àdes « Ã©valuations internes » du ministère du Patrimoine.

C’est ici que ça fait mal et que ça coince. Quelles évaluations internes M. Harper ? Considérant qu’il s’agit de notre argent, peut-on connaître ces évaluations ? M. Harper est malheureusement un champion de la désinformation, de la manipulation et du secret. Son discours, en cette matière, comme en d’autres, est toujours aussi désespérément vide de sens.